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Aides et conseils pour les consommateurs et leur entourage

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Aides et conseils pour les consommateurs de cannabis et leur entourage

Définitions CIM-10e et DSM-IV de l'abus de consommation de cannabis, de l'intoxication aïgue et de la dépendance

Les critères permettant de diagnostiquer les problèmes de cannabis sont  différents, selon que l'on utilise la CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) ou le DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).

Vous trouverez sur cette page l'exemple de l'abus, de l'intoxication aiguë et de la dépendance au cannabis issus de ces définitions.

Abus de cannabis

Critères CIM-10 (code F12.1)

Mode de consommation d'une substance psycho-active (ici le cannabis) qui est préjudiciable à la santé. Les complications peuvent être physiques ou psychiques.

Critères DSM-IV (code 305.20)

A. Mode d'utilisation inadéquat d'une substance, conduisant à une altération significative du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative, caractérisée par la présence d'au moins une des manifestations suivantes au cours d'une période de 12 mois :

  • Utilisation répétée d'une substance conduisant à l'incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l'école, ou à la maison (par exemple absences répétées ou mauvaises performaces du fait de l'utilisation de la substance, absences, exclusions temporaiers ou définitives de l'école, négligence des enfants ou des tâches ménagères).
  • Utilisation répétée d'une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux (par exemple lors de la conduite d'une voiture ou en faisant fonctionner une macine alors qu'on est sous l'influence d'une substance)
  • Problèmes judiciaires répétés liés à l'utilisation d'une substance (par exemple, arrestations pour comportement anormal en rapport avec l'utilisation de la substance)
  • Utlisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants et récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substances (par exemple, dispute avec le conjoint à propos des conséquences de l'intoxication, bagarres)

B. Les symptômes n'ont jamais atteint, pour cette classe de substances, les critères de la Dépendance à une substance.

Intoxication aiguë au cannabis.

Critères CIM-10 (code F12.0):

État transitoire caractérisé par des perturbations : de la conscience, des fonctions cognitives, de la perception, des affects et du comportement, ou d’autres fonctions et réponses psychophysiologiques.

L’intoxication aiguë est un phénomène transitoire : son intensité décroît et ses effets se dissipent progressivement quand le sujet arrête de consommer la substance en cause. La symptomatologie d’une intoxication ne correspond pas toujours aux effets typiques de la substance.

DSM-IV-TR (code 292.89)

4 critères sont nécessaires :

A. Utilisation récente de cannabis.

B. Changements inadaptés, comportementaux ou psychologiques, cliniquement significatifs (ex : altération de la coordination motrice, euphorie, anxiété, sensation de ralentissement du  temps, altération du jugement, retrait social) qui se sont développés pendant ou peu après l'utilisation de cannabis.

C. Au moins un des signes suivants, se développant dans les 2 heures après l'utilisation de cannabis :

  • conjonctives injectées
  • augmentation de l'appétit
  • sécheresse de la bouche
  • tachycardie (accélération du rythme cardiaque)

D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental.

Dépendance

CIM-10 (code F12.2)

Ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l'utilisation d’une substance psycho-active spécifique (ici le cannabis) ou d’une catégorie de substances entraine un désinvestissement progressif des autres activités. La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance consiste en un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de consommer du cannabis. Au cours des rechutes, c'est-à-dire après une période d’abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu’initialement. Pour un diagnostic de certitude, au moins trois des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année :

  • Désir puissant ou compulsif d’utiliser le cannabis.
  • Difficultés à contrôler l’utilisation du cannabis (début ou interruption de la consommation ou niveaux d’utilisation).
  • Syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation ou utilisation de cannabis (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
  • Mise en évidence d’une tolérance aux effets du cannabis: le sujet a besoin d’une quantité plus importante pour obtenir l’effet désiré.
  • Abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation du cannabis, et augmentation du temps passé à se procurer le cannabis, le consommer ou récupérer de ses effets.
  • Poursuite de la consommation de cannabis malgré la survenue de conséquences manifestement nocives (ex : démotivation, échec scolaire, etc.).

La réduction de la variété des modes de consommation (ex : tendance à consommer toujours la même quantité, tous les jours, quelles que soient les contraintes sociales) a également été décrite comme étant caractéristique d’un syndrome de dépendance.

DSM-IV-TR (code 303.90)

Mode d’utilisation inadapté d’une substance (ici le cannabis) conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé par la présence de 3 (ou +) des manifestations suivantes, à un moment quelconque d’une période continue de 12 mois :

1. Tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :

  • Besoin de quantités notablement plus fortes pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré
  • Effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité.

2. Sevrage, caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes :

  • Syndrome de sevrage caractéristique de la substance.
  • La même substance (ou une substance très proche) est prise pour soulager ou éviter des symptômes de sevrage
3. La substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévu.
4. Il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler l’utilisation de la substance.
5. Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir le cannabis (ex : déplacement sur de longues distances), à utiliser le produit, ou à récupérer de ses effets.
6. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’utilisation de la substance.
7. L’utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par la substance (ex : poursuite de la prise de cannabis bien que le sujet reconnaisse que ses performances professionnelles, ou ses résultats scolaires sont diminuées).

 

Références

  • AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. MINI DSM-IV-TR. Critères diagnostiques (Washington DC, 2000). Traduction française par J.-D. Guelfi et al., Masson, Paris, 2004, 384 pages.
  • CIM-10/ICD-10 DSCRIPTIONS CLINIQUES ET DIRECTIVES POUR LE DIAGNOSTIC. Classification internationale des maladies. 10ème révision. Chapitre V (F): troubles mentaux et troubles du comportement, par l'Organisation Mondiale de la Santé. 1993, 336 pages. Trad. française: C.-B. PULL coord.